Une classe unique dans la Loire pour des élèves déficients visuels

Grâce à une collaboration entre la municipalité, les services de l’Education nationale et la PEP 42, un dispositif complet de prise en charge d’élèves présentant une déficience visuelle a ouvert ce lundi au sein de l’école Thibaud-Marandé à Saint-Just-Saint-Rambert. Un dispositif unique dans la Loire et un pas de plus dans la politique d’inclusion en école ordinaire d’enfants porteurs d’un handicap.

De notre correspondant Henry Flagey – Le Progrès

Dans la salle réservée aux élèves déficients visuels, les principaux acteurs du projet autour de Martine Petit, directrice académique adjointe des services de l’Education nationale (au fond à droite).  Photo Henry FLAGEY

Deux frères, Erwan et Morgan, atteints d’une déficience visuelle, étaient jusqu’alors scolarisés dans un centre spécialisé à Villeurbanne. Cette situation n’était confortable ni pour eux, ni pour leurs parents, contraints d’assurer les déplacements.

Grâce à la collaboration entre la municipalité pontrambertoise, l’Education nationale et le service d’accompagnement et d’acquisition d’autonomie de l’association PEP 42 (Pupilles de l’enseignement public), a été mis en place un dispositif complet de prise en charge d’élèves présentant une déficience visuelle. Ce ne sont pas eux qui entrent dans un système mais tout le système pédagogique et médico-social qui vient à eux, dans leur école.

Acquérir une autonomie suffisante avant l’entrée au collège

Erwan et Morgan, âgés de 8 ans, sont scolarisés, avec 26 autres élèves, dans la classe de CE2 de Nathalie Mansier, et bénéficient d’aides spécifiques au sein de l’école via la présence d’un ergothérapeute et d’une psychomotricienne. Ils sont également accompagnés en permanence par une enseignante spécialisée (Nadine Vey), une éducatrice pour jeunes enfants (Stéphanie Martin) et plusieurs AESH (Accompagnants d’élèves et situation de handicap).

Toutes les compétences ne pouvant pas être travaillées en classe ordinaire, comme l’apprentissage du Braille, ils disposent d’une salle équipée de deux vastes bureaux d’angles, d’une imprimante avec logiciel en braille, de livres et d’un coin jeux adaptés. Nadine Vey, leur institutrice spécialisée, leur a préparé, pour le premier mois d’école, un volumineux stock de fiches car ce langage tient beaucoup de place.

C’est une chance pour nous, petits et grands, d’accueillir ces enfants

Stéphanie Chevalier, directrice

Les enfants concernés, qui pourront, à l’avenir, atteindre le nombre de sept, poursuivront l’étude de ce langage jusqu’en CM2, ainsi que la socialisation au milieu de nombreux camarades et pourront acquérir une autonomie suffisante avant l’entrée au collège.

Stéphanie Chevalier, directrice de l’école qui compte 326 élèves répartis en 13 classes et déjà dotée d’une Unité localisée d’inclusion scolaire (Ulis), se réjouit : « C’est une chance pour nous, petits et grands, d’accueillir ces enfants. Cela nous ouvre aux difficultés que rencontrent les gens en situation de handicap au sein de notre société qui n’est malheureusement pas encore toujours très adaptée pour eux, même si des progrès ont été faits. Et c’est un challenge, pour nous comme pour nos élèves, d’offrir à ces enfants la scolarité que devraient avoir tous les enfants, quel que soit leur handicap. »

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Publié le 6 septembre 2023

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